Autour de La Valse
La Valse est une oeuvre emblématique de Camille Claudel qui a connu plusieurs variantes. Dans la première version, un grand format, les danseurs étaient entièrement nus. En 1892, l’artiste a sollicité la commande d’une traduction en marbre. Armand Dayot, l’inspecteur chargé d’examiner le groupe pour le ministère, a été impressionné par sa qualité, mais, pour des raisons esthétiques et morales, il a demandé à la sculptrice d’habiller ses figures. Camille Claudel a alors exécuté une deuxième version avec une draperie s’enroulant depuis les pieds des danseurs jusqu’au-dessus de leurs têtes. Malgré l’avis favorable d’Armand Dayot, la commande du marbre n’a jamais abouti et il ne subsiste de cette étape qu’un exemplaire en bronze. Les variantes présentées ici sont plus tardives. Il s’agit d’une troisième version, de plus petites dimensions et au drapé simplifié. Ces éditions ont été produites pour le commerce et chaque tirage diffère légèrement dans les matériaux choisis et l’assemblage des danseurs.
Camille Claudel portraitiste
Camille Claudel s’est exercée tôt à l’art du portrait en faisant poser les membres de sa famille. Son frère cadet, Paul, a été son premier modèle et celui qu’elle a le plus souvent représenté. Durant ses années de formation, elle s’est inspirée d’œuvres qu’elle étudiait, comme celles de la Renaissance italienne au musée du Louvre dont elle a repris les codes pour le Jeune Romain. Camille Claudel a réalisé une vingtaine de portraits dont seulement quatre commandes. Cet art ne constituait pas pour elle une source de revenu, contrairement à la plupart des artistes. Elle faisait preuve d’une grande originalité dans la manière de représenter le modèle et elle mêlait savamment portraits physique et psychologique, là où la plupart de ses contemporains faisaient des portraits plus idéalisés, voire standardisés. Pour ce faire, elle forçait les proportions pour gagner en expressivité et n’hésitait pas à imprimer un mouvement au modèle, qui lui donne de l’importance dans l’espace.
Une vocation précoce
Le sculpteur Alfred Boucher a découvert le talent de la jeune Camille Claudel à Nogent-sur-Seine vers 1878 et lui a donné ses premières leçons de sculpture. Il a encouragé ses parents à s’installer à Paris pour qu’elle puisse suivre une formation artistique professionnelle. L’École des beaux-arts étant encore interdite aux femmes, Camille Claudel s’est inscrite à l’Académie Colarossi. En parallèle, elle a loué un atelier où Alfred Boucher lui rendait visite pour suivre son travail. En 1882, il est parti à Florence, suite à l’obtention du prix du Salon, et a confié sa jeune élève à un confrère et ami, Auguste Rodin. Frappé par son talent précoce, ce dernier lui a proposé de rejoindre son atelier en tant qu’assistante. Une période de formation intense a alors commencé, pour assimiler les concepts du maître comme la théorie des profils, la science du modelé et la traduction de l’expression. Elle y est rapidement parvenue comme le démontre Femme accroupie où elle exprime déjà sa singularité.
L'atelier de Rodin
Traditionnellement, l’atelier désigne le lieu où l’artiste travaille avec ses assistants et exécutants qui l’aident dans sa tâche. Au XIXe siècle, les ateliers étaient très structurés et beaucoup de personnes pouvaient contribuer à la réalisation des compositions du maître. Quand les assistants réalisaient certaines parties des oeuvres, ils suivaient sa pensée et adoptaient son style. C’était l’occasion pour eux de se perfectionner, de bénéficier de conseils et d’accéder à un réseau de collectionneurs et de professionnels.
En 1864, le jeune Auguste Rodin est entré dans l’atelier d’Ernest Carrier-Belleuse. Il y a appris l’organisation d’un atelier et la répartition des tâches entre les assistants. En 1880, l’État lui a commandé La Porte de l’Enfer et a mis à sa disposition un atelier au dépôt des marbres à Paris. À son tour, il a embauché des assistants, parmi lesquels Jules Desbois, Camille Claudel et François Pompon. Puis en 1893, Antoine Bourdelle a lui aussi rejoint son atelier.
Le corps en mouvement
La représentation du corps en mouvement a constitué un enjeu majeur du renouvellement de la sculpture à la fin du XIXe siècle. Donner l’impression d’un mouvement, par nature éphémère, est à première vue contradictoire avec l’idée de sculpture, art de la fixité et de la durée. C’est précisément à ce défi que des sculpteurs se sont attelés en cherchant différents moyens de donner la sensation du corps en action. Cette recherche n’est pas apparue au XIXe siècle et depuis l’Antiquité, certains sculpteurs sont parvenus à animer leurs œuvres. Le groupe du Laocoon, emblématique de la sculpture grecque tardive, ou les chefs-d’oeuvre du Bernin, au XVIIe siècle, en témoignent. Mais l’invention de la chronophotographie dans les années 1870 et le renouveau de la danse à la fin du XIXe siècle ont relancé l’intérêt des artistes. Ces références ont créé une véritable émulation et initié de nombreuses recherches techniques et formelles qui témoignent d’un nouveau regard porté sur le corps dans l’espace.
Les sujets historiques
Le XIXe siècle a été le siècle de l’histoire par excellence. Dans le contexte révolutionnaire, impérial et sous la Restauration, il est apparu crucial de maîtriser le récit des événements du passé. Chaque régime politique s’est ainsi approprié l’histoire et durant les premières décennies du XIXe siècle, une réflexion sur la méthodologie des sciences historiques a été entamée.
Dans ce contexte, l’archéologie avait une importance capitale et Napoléon III a initié des chantiers de fouilles, notamment sur le site supposé d’Alésia, à Alise-Sainte-Reine en Bourgogne.
L’importance donnée à l’histoire s’est traduite dans les arts par la fondation de musées et par la production d’œuvres qui témoignent d’une recherche de véracité historique. La formation des artistes a aussi été adaptée : un cours d’histoire basé sur le costume et les mœurs antiques a été dispensé à partir de 1819 à l’École des beaux-arts puis une chaire d’histoire et une chaire d’archéologie ont été ouvertes en 1863.
La belle Endormie
Un conte, une œuvre
A travers les contes, les sculptures se racontent. Petits et grands, venez à la rencontre des personnages qui peuplent le musée et laissez-vous porter par leur histoire.
Bonheur ou malheur : dans la mythologie romaine, ce sont les trois Parques – Nona, Decima et Morta – divinités maîtresses de la destinée humaine, qui décidaient du sort de chaque être humain. Dans le conte La belle Endormie, ce sont les fées. L'une d'elle jette un sort à la princesse : elle devra dormir pendant 100 ans... Entrez dans le musée et laissez-vous porter par l’histoire que Célia va vous conter !
Alfred Boucher, Le Repos, 1892, bronze © Marco Illuminati
Informations pratiques
Lieu : Horaires & Tarifs :15h
Durée : 20 minutes
Dès 4 ans
Les enfants doivent être accompagnés d’un adulte.
Tarif : Gratuit sur présentation du billet d'entrée au musée
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
réservation@museecamilleclaudel.fr
Visite de chantier
Visite guidée
Avec Nadège Dauvergne, artiste et Olivier Landes, directeur artistique de l’association Art en ville.
Plongez dans les coulisses de la réalisation de l’œuvre en visitant le chantier de production aux côtés de l’artiste, du directeur artistique du projet et d’un médiateur du musée.
Peinture murale de Nadège Dauvergne à Reims
Informations pratiques
Lieu :
Ancienne galerie de sculpture (dans le parc de l'ancien musée)
16h30
Durée : 45 minutes
Tarif : gratuit
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
Découverte des collections
Visite commentée
Cette visite découverte propose une première approche du musée et de ses collections. Pourquoi un musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine ? Que signifie la prolifération de sculptures dans l’espace public ? Quelles sont les nouvelles formes de représentation du mouvement qui symbolisent si bien le XIXe siècle ? Replacée dans le contexte de la création sculptée de son époque, la figure de Camille Claudel se distingue nettement.
Vue des salles, musée Camille Claudel, Nogent-sur-Seine © Marco Illuminati
Informations pratiques
Lieu : Horaires & Tarifs :Durée : 1h
Tarif : 4€ en plus du billet d'entrée du musée
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
reservation@museecamilleclaudel.fr
Camille Claudel
Visite thématique
Informations pratiques
Lieu : Horaires & Tarifs :Durée : 1h
Tarif : 4 € en plus du billet d'entrée au musée
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34